Le Sanskrit est bien plus qu’une langue ancienne ; c’est un trésor de connaissances et une clé pour comprendre les racines du yoga. Apparue au deuxième millénaire avant notre ère, elle est la langue des Védas, ces textes sacrés fondateurs de l’hindouisme. Son histoire est indissociable de celle du yoga, et elle reste un élément central dans la transmission de ses enseignements.
Pourquoi enseigner le yoga en Sanskrit ?
Lorsqu’on prononce les noms des postures en Sanskrit, on ne fait pas que nommer des mouvements. On perpétue une tradition, une philosophie et un hommage à une culture riche et complexe. Le Sanskrit, avant d’être une langue écrite, était une langue orale, pleine de nuances et de subtilités.
Saviez-vous qu’en Inde, on dit que l’écriture est l’ombre de la parole ? Cette phrase souligne à quel point la transmission orale était privilégiée, notamment pour les textes sacrés. Les sages, qui récitaient ces textes, se fiaient à leur mémoire et à la puissance du son, ce qui explique l’importance du rythme et de la prononciation.
Prenons l’exemple d’āsana (आसन), qui signifie posture. Sa racine “AS” veut dire s’asseoir, et “ANA” peut se traduire par action de. Mais son sens ne s’arrête pas là : āsana évoque aussi être, exister, se trouver. Ce mot, comme beaucoup en Sanskrit, porte une profondeur qui va bien au-delà de sa traduction littérale.
Une langue vibrante et vivante
Parler en Sanskrit, même imparfaitement, c’est honorer cette culture et préserver l’essence spirituelle du yoga. Un autre exemple emblématique est celui de śavāsana (शवासन), la posture du cadavre. En Sanskrit, ce nom résonne avec une certaine élégance et profondeur, là où sa traduction française peut sembler moins poétique. Pourtant, combien d’enseignants prennent le temps d’utiliser les noms sanskrits pour d’autres postures ? Pourquoi ne pas cultiver cette richesse dans toute sa diversité ?
Utiliser le Sanskrit, c’est aussi s’ouvrir à l’histoire des postures, aux récits mythologiques et aux enseignements qu’elles incarnent. Cela donne une nouvelle dimension à la pratique, au-delà de l’aspect purement physique.
"Libérer le yoga de son origine Indienne c'est le dénaturer"
La promesse du Om̐ et des mantras
Le Om̐ (ॐ) est souvent présenté comme le son primordial de l’univers. Des enregistrements d’ondes électromagnétiques dans l’espace, interprétés par la NASA, rappellent curieusement la vibration du Om̐. Si l’espace ne permet pas la propagation du son en tant que tel, ces vibrations nous connectent tout de même à l’idée d’une fréquence universelle.
Les mantras, quant à eux, sont des structures sonores puissantes. Récités avec attention, ils agissent comme des poèmes sonores qui touchent autant le cœur que l’esprit.
Préserver la tradition, sans rigidité
Bien sûr, rien n’oblige un professeur de yoga à enseigner en Sanskrit. Mais choisir de le faire, même sans une prononciation parfaite, c’est embrasser une part de cette culture et contribuer à transmettre ses valeurs. Cela ne veut pas dire exclure ou figer la pratique, mais au contraire, l’enrichir en honorant ses origines.
Libérer le yoga de son héritage indien, c’est risquer de le réduire à une simple gymnastique moderne. Pourtant, chaque art a son langage, et la transmission de ce langage fait partie intégrante de notre rôle en tant qu’enseignants. Le Sanskrit est un pont entre le passé et le présent, entre le tapis de yoga et une culture ancestrale. C’est une langue vibrante, poétique et spirituelle qui nous invite à explorer les multiples facettes du yoga. À chaque fois que nous prononçons un mot en Sanskrit, nous cultivons un lien avec cette tradition, et nous faisons vivre cette langue unique.
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