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Comment la nature influence t-elle ma pratique ?

  • Photo du rédacteur: Julie
    Julie
  • 25 juil.
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 sept.

Le grand air ou le tapis du monde


Je pratique le yoga depuis de nombreuses années, et mon terrain de jeu favori ? la nature grandiose et merveilleuse de notre splendide planète Terre.

Tu t’es peut-être déjà posé la question : pourquoi pratiquer dehors, alors qu’il y a des studios prêt à l'emploi, du parquet bien droit, le matériel et les tapis rangés et bien alignés ? Pourquoi quitter la douceur d’un tapis posé en intérieur pour aller dérouler son yoga sur un sol parfois bancal, avec un souffle de vent dans le cou, le chant des oiseaux pour musique de fond et, disons-le, une petite incertitude météorologique ? Eh bien justement. Parce que dehors, ce n’est pas seulement un décor : c’est une source, un sanctuaire, le premier studio de yoga, c’est le tapis du monde, l’origine du tout, de la vie. Tu as peut-être déjà vu des représentation anciennes peintes représentant des pratiquants de yoga sur leur peau de tigre en train de faire du yoga, et surprise surprise, ils ne sont jamais représentés en "intérieur" Les premières salles de yoga n'ont jamais été entre quatre murs.


Les anciens textes de yoga — comme les Yoga Sutra de Patanjali — nous parlent des Yamas et Niyamas, ces principes éthiques qui forment la base d’une pratique juste. Parmi eux, l'on retrouve :

  • Santosha, le contentement, au contact de la nature, il devient une expérience directe lorsque tu laisses le soleil réchauffer ton visage en posture assise face à l'océan, ou que la brise vient caresser tes orteils lors du dernier savasana de fin de pratique.

  • Et puis il y a Pratyahara, ce retrait des sens qui, paradoxalement, devient accessible grâce à l'effet sensoriel et cette connexion plus grande que nous offre la nature : le son du vent, l’odeur de la terre, les mouvements des branches, le ciel si bleu au dessus de nos têtes, les écureuils, les oiseaux, les fourmis qui courent... les stimuli ne sont plus consommés mais intégrés.


Mais il y a encore plus subtil : la nature nous relie. Elle nous sort de nos carcans mentaux et nous ramène à Prakriti, cette énergie vitale, changeante, mouvante, dont parlent les textes de la philosophie Samkhya. En te reconnectant à elle, tu te reconnectes aussi à toi. Et ça, c’est le bien le précieux que tu puisses vivre dans ta pratique et dans la vie



De très nombreux bienfaits...


Réduction du stress et de l’anxiété 

Quand on s'évade dans un environnement naturel pour pratiquer, notre organisme ressent immédiatement des bénéfices, et d'ailleurs n'as-tu jamais soupiré de contentement face à un paysage merveilleux ?

Échapper à l'agitation citadine permet au mental et à l'intellect de faire une pause, de débrancher. Les niveaux de cortisol s'abaissent progressivement, particulièrement lors d'immersions forestières. Cette approche, les japonais lui donnent un nom : c'est le "shinrin yoku" qui se traduit littéralement "se baigner dans l'atmosphère sylvestre" et il démontre scientifiquement son efficacité pour harmoniser le système nerveux autonome. Cette démarche venant du pays du soleil levant, résonne fort avec le concept fondamental d'ahimsa dans la philosophie yogique (il fait parti des 5 yamas, soit cultiver la bienveillance, et la non-violence envers le monde, les autres mais avant tout envers soi-même. Pouvoir s'immerger dans les éléments naturels constitue un cadeau précieux que nous nous offrons - un sanctuaire où le corps se recharge comme nulle part autrement. Et si tu ne me crois pas, viens vivre une Expérience yoga avec moi.


Amélioration de la santé cardiovasculaire

Savais-tu que l'activité physique pratiquée en plein air dynamise la circulation sanguine ? et oui car de cette manière tu optimises l'apport cellulaire en oxygène et contribue ainsi à stabiliser la pression artérielle dans ton corps. Cette approche résonne avec les enseignements du pranayama, l'art de maîtriser le souffle vital. Le muscle cardiaque retrouve sa cadence naturelle, entraînant avec lui l'harmonisation de notre système énergétique global. Tu te connectes alors authentiquement au prana, cette force vitale subtile qui anime l'interaction entre les pancha mahabhutas - ces cinq éléments fondamentaux. Vayu (l'élément air) et agni (l'élément feu) se révèlent particulièrement cruciaux pour maintenir la vitalité et favoriser l'action alignée du corps humain.

Tu peux lire mon article consacré aux pancha mahabhutas, ce te permettra de mieux comprendre encore le rapport entre le corps et les éléments.



... qui ne sont plus à démontrer.


Stimulation du système immunitaire

Tu veux booster ton immunité ? Va marcher en forêt. Les arbres émettent des phytoncides, des composés volatils qui activent les cellules NK (natural killers), tu le savais ? moi pas ! et quand on m'en a parlé pour la première fois je n'ai pas été étonnée mais je ne connaissais pas ces "natural killers" alors j'ai fait ma petite enquête of course. Les phytoncides sont principalement émis par les conifères (pins, sapins, cèdres) mais aussi par certains feuillus comme les chênes. Ce sont des molécules antimicrobiennes biosynthétisées qui ont pour rôle de protéger les arbres contre les infections qu'ils pourraient rencontrer. Et visiblement si nous nous exposons à mère nature, nous pouvons aussi (être humains) en bénéficier. Quand tu pratiques le yoga au contact des éléments, tu ne te contentes pas de renforcer ton corps : tu honores tapas, la discipline du feu intérieur, qui purifie et renforce. En somme, le grand air est parfois le meilleur des soins, ne t’es-tu d’ailleurs jamais dit qu’après une promenade tu te sentais de nouveau en pleine forme ?


Amélioration du système cognitif

La nature a ce don étrange de te vider la tête sans que tu aies à forcer ou chercher quoi que ce soit, tu ne trouves pas ? Quand je randonne, ou que je navigue, je suis ailleurs et pourtant pleinement présente, c’est comme si l’environnement tout entier filtrait mes pensées parasites pour les remplacer par une forme de clarté. Pas besoin d’études (même si elles existent) pour démontrer que les environnements naturels favorisent la concentration, restaurent l’attention, et stimulent la créativité, c’est ce qu’on appelle la théorie de la restauration de l’attention (Kaplan, 1989).

Dans la voie du yoga, cela rejoint dharana, la concentration, premier pas vers la méditation et le sixième de nos huit piliers. Plus ton esprit est tranquille, plus ta pratique devient claire. Et la mousse des sous-bois y contribue bien plus qu’un studio entre quatre murs.



Une autre dimension

Tu connais cette sensation particulière quand tu lèves les yeux vers un ciel constellé d'étoiles ? Ou ce moment de grâce au bord d'un lac, quand le jour se lève dans un silence parfait ? C'est exactement ce que les yogis appellent ishvarapranidhana - cette capacité à s'abandonner à quelque chose de plus grand que nous.

Voir ce n'est pas regarder et regarder ce n'est pas contempler... tu comprends ? Pratiquer ton yoga (en tout cas avec moi) va te permettre d'apprendre à contempler, regarder au delà, plus loin, plus grand ou infiniment petit et qui permet de ressentir cette connexion mystérieuse, parfois inexplicable, celle qui nourrit une dévotion authentique qui n'a besoin ni de règles, ni de performances, ni d'obligation, mais juste d'être présente.


J'ai aussi remarqué quelque chose de magique quand j'anime mes cours en extérieur : les gens se lient plus facilement, comme si les masques sociaux tombaient naturellement bien plus vite qu'entre quatre murs de bêton, et quelque part cela ne me surprend pas. Quand on partage une séance de yoga à la nature, l'ego se dissipe, car dans ces moments collectifs, chacun prends sa propre place, et toute forme de compétition alors disparait, c'est comme si cette salle naturelle nous ramenait à cette évidence de l'équité et nous replaçait instantanément dans notre juste espace à occuper : ni en-dessous, ni au-dessus. La nature ne te juge pas, elle te voit comme tu es, sans filtre, et ça, je crois que les corps le sentent, même sans le dire, une vibration qui ne peux ni être vue, ni être mesurée.



Qu'est-ce que tu attends ?

On attend parfois la bonne salle, le bon tapis, le bon créneau, le bon prof… mais en réalité, “attendre” ne te met pas dans l’action. Et la vérité, c’est que le yoga ne demande rien d’autre que toi ; ton corps, ta volonté, une démarche d’engagement, et parfois juste un coin d’herbe ou un rocher pour t’asseoir. C’est simple, profondément humain, et ça peut commencer maintenant.

Sortir du studio, c’est casser le décor figé, c’est faire tomber les murs — ceux de la pièce, mais aussi ceux de tes automatismes, c’est aussi élargir ton espace intérieur en t’ouvrant sur l’espace extérieur. Ce n’est pas juste une pratique "ailleurs", c’est une transformation de ta relation au monde mais aussi un vrai cadeau que tu t’offres.


Tu verras qu’à faire le plein d’énergie dehors, quelque chose bascule, la pratique devient moins mécanique, moins cérébrale, elle s’incarne, elle s’enracine, elle s’allège. Tu entres dans le moment, dans le mouvement, tu redeviens un corps qui respire dans un monde vivant, ta présence devient juste... naturelle et que tu n’as plus besoin de chercher à "faire du yoga" : tu es le yoga.

Et puis un jour, sans prévenir, tu dérouleras ton tapis face à un lac, sur une plage, dans un vallon, et tu sentiras que tout est déjà là. Ton axe sur un rocher, ton ancrage dans la terre meuble, ton souffle bercé par le vent, ce jour-là, tu sauras que ton yoga est devenu libre.

Vivant. Entier. Relié.




Merci beaucoup pour ta lecture,
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A bientôt

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